Analyser la musique, pourquoi, comment ?

 

Ina-éditions, mai 2013

 

Pour écouter les trois extraits d'oeuvres analysés:

Jardins de rien, première phrase (Espaces inhabitables, François Bayle)

Sommeil (Variations pour une porte et un soupir, Pierre Henry-version monophonique)

Aquatisme (La création du monde, Bernard Parmegiani)

 

 

Analyser la musique a longtemps consisté à examiner en détail une partition pour en découvrir les lois d’organisation : les éléments thématiques et leurs développements, un plan tonal, l’engendrement à partir d’une série. Mais voilà ! Des musiques sans partition sont venues des studios électroacoustiques ou de la brousse africaine et l’analyse a dû redéfinir ses méthodes et ses objectifs. L'analyse commençait, cette fois, par l'écoute et la transcription, support indispensable à l'analyse, même s'il est une réduction de la complexité sonore. Surgit alors la question : quels traits noter et quels autres négliger. C'est le problème de la pertinence qui est posé, dont on comprend qu'elle dépend d'un point de vue. Que veut-on expliquer, de quoi veut-on rendre compte ? L'analyse de l'objet musical nous importe dans la mesure où elle contribue à décrire, voire expliquer ce rapport complexe, plein d'invention, de sens et d'émotion qui se construit entre un sujet et un objet, au sein d’une pratique. C'est donc au confluent de différentes « sciences de la musique », étudiant les conduites humaines au niveau psychologique ou social, que se situe l'analyse. Ce qui est d'abord apparu comme une nécessité pratique pour l'étude de musiques sans partition - commencer par écouter - remet en question le sens et l’ambition de l'analyse, y compris celle des musiques écrites.

 

 

À peine arrivé au Groupe de Recherches Musicales en 1970, François Delalande a ouvert un atelier d'analyse et entrepris et dirigé des recherches sur l'écoute et la production musicale, aussi bien dans un milieu de compositeurs que chez les enfants. Dans le domaine de l'analyse, il a fortement contribué à une redéfinition élargie de la discipline - à partir du cas de la musique électroacoustique - en étant associé à la création de la Société Française d'Analyse Musicale, des revues Analyse Musicale puis Musurgia et - en ligne - Musimédiane, et en contribuant à l'organisation du premier congrès européen d'analyse musicale. Il a ensuite participé à la plupart des congrès internationaux d'analyse, de sémiotique musicale ou d'épistémologie de la musique et donné de nombreux cours et conférences en Europe et en Amérique.

 

Table des matières

 

Avant-propos (Daniel Teruggi)

Introduction

 

Pertinence, points de vue, conduites

 

Quelles unités ?

-Pertinence et analyse perceptive.

-Analyse musicale et conduites de réception, "Sommeil" de Pierre Henry

Des orientations d'écoute dominantes?

-Une confirmation : analyse de la musique acousmatique à partir de son écoute, par Antonio Alcazar Aranda

Une écoute agile, qui explore les niveaux

-Analyse d’« Aquatisme » selon cinq points de vue

 

La transcription

 

 

-Transcription et analyse

-Sur le statut de l’analyse morphologique

-Faut-il transcrire la musique écrite ?

De la transcription à l’imagerie musicale

-Écoute interactive et « imagerie musicale »

 

 Le sens

 

-Le bipôle objet/conduite: réflexions sur l'objectif de la sémiologie musicale.

Une sémiotique verticale: les Unités Sémiotiques Temporelles

-Les Unités Sémiotiques Temporelles, problématique et méthode

 

Epistémologie

 

Introduction à l’épistémologie de l’analyse

-Les outils théoriques de l’analyse musicale à l’épreuve du « terrain » centrafricain.

-L'analyse musicale, discipline expérimentale?     

-Epistémologie de l’objet/épistémologie du fait reproductible, discussion sur la validation

-Essai de synthèse, la délimitation du champ de l’analyse musicale

 

Origine des textes

Références bibliographiques

Table des matières

 

Recension et commentaires

 

Compte-rendu 

Application en ethnomusicologie